Cette analyse conforte bien l’idée d’une distinction des médias en deux catégories, qui se confortent aux mêmes règles : les anciens médias et les nouveaux médias.
Les anciens médias semblent confrontés à des règles d’écriture très sévères : véracité du moindre fait relaté, utilisation de sources pertinentes, nécessité d’avoir suffisamment d’information pour publier un article… Les nouveaux médias sont quant à eux beaucoup plus libres. Ils revêtent des formes très diverses (blogs, pages Facebook, Tweets sur tweeter… en bref, tout support qui permet de véhiculer de l’information) et n’ont pas de véritables règles de contenu, de correction du discours, de tonalité… Leur seul impératif est de séduire la personne qui va s’y intéresser, ceci se faisant souvent grâce à leur rapidité de transmission de l’information (cf : utilisation de Tweeter lors du procès DSK : en direct du tribunal).
Le Washington Post est un ancien média, au sens le plus traditionnel du terme. Relativement peu rapide, il est toutefois très fiable, et le ton qu’il utilise est neutre, malgré son attachement patriotique.
La chaîne télévisée Al Jazeera English est quant à elle intermédiaire. Si elle possède le sérieux et les exigences de neutralité des anciens médias, elle est également innovante avec une rapidité importante, un panel de points de vue proposés sur l’événement très large (notamment avec une interview des Talibans qui ont mis en œuvre l’attentat), peut être grâce à la proximité de la population locale obtenue grâce à la culture musulmane. Il ne faut pas se fourvoyer pour autant : Al Jazeera n’est pas « bien vue » partout au Moyen-Orient, à cause de sa connotation occidentale.
C’est peut-être la lenteur des médias traditionnels qui fait la rapidité des nouveaux médias. En effet, ces derniers n’ayant souvent rien à se mettre sous la dent au moment même des faits, en terme d’information, ils créent eux-mêmes leur propre information en synthétisant leurs connaissances concernant l’événement, comme c’est le cas pour Sean Linnane juste après les faits. Ces articles sont souvent complétés en plusieurs fois, corrigés au fûr et à mesure si besoin. Au contraire, les anciens médias ont l’obligation de publier un texte cohérent dès la première publication, car il n’y a pas de possibilité de publication.
